Gemena, 18 août 2025 – Ironie du sort pour le Sud-Ubangi. Bien que classée parmi les provinces congolaises les plus riches en potentialités forestières, cette entité administrative, autrefois surnommée le « grenier agricole », fait aujourd’hui face à une inquiétante crise de production agricole. Résultat : l’insécurité alimentaire s’y installe progressivement, et les prix des produits de consommation courante explosent.
Une province en décalage avec sa vocation agricole
Issue du découpage territorial de 2015, le Sud-Ubangi a pourtant été identifiée par la FAO comme une zone stratégique pour atteindre les objectifs de développement durable, notamment dans la lutte contre l’insécurité alimentaire d’ici 2030. Mais sur le terrain, la réalité est tout autre. Faible mécanisation, routes dégradées, encadrement agricole quasi inexistant : la production agricole stagne, voire régresse.
Une hausse brutale du prix du café
Symbole criant de cette crise silencieuse, le prix du café local est passé de 10 000 à 12 000 francs congolais le kilogramme entre juin et août 2025. Une augmentation qui pèse lourd sur les ménages ruraux pour qui ce produit constitue à la fois une boisson quotidienne et une source d’énergie précieuse pendant les travaux champêtres.
Causes d’une flambée préoccupante
D’après les distributeurs de la région, cette hausse est due à la baisse de la production locale, combinée à l’importation coûteuse du café depuis le Nord-Ubangi. Le manque d’entretien des routes, notamment l’axe Gbadolite-Gemena, devenu quasiment impraticable, contribue à faire grimper les frais de transport, et donc les prix de vente.
Appel à l’action
Face à cette situation, les agriculteurs et consommateurs locaux lancent un cri d’alarme. Ils demandent en urgence la réhabilitation de la route Gbadolite-Gemena, l’investissement dans l’encadrement agricole, ainsi qu’une relance des cultures vivrières et industrielles pour sortir la province de sa dépendance extérieure.
Le Sud-Ubangi, riche de ses terres et de ses forêts, mérite mieux. Il est temps que ses potentialités soient exploitées pour le bien de ses populations, et non pour nourrir les paradoxes.
Blaise Abita Etambe



































































































































