Un article récemment diffusé annonçait une disparition de l’IRPP au Congo-Brazzaville, pendant que la RDC instaurerait cet impôt. Charly Moskou, analyste politique et cadre à la Direction Générale des Impôts (DGI) de la RDC, corrige cette interprétation erronée et précise les véritables intentions fiscales du pays voisin.

➤ Ce que changera réellement l’IRPP au Congo‑Brazzaville

Contrairement aux affirmations alarmistes, l’IRPP ne disparaîtra pas à Brazzaville. Ce qui est en cours, c’est une réforme du mode de calcul, imposée par une directive de la CEMAC, dont le Congo-Brazzaville est membre. Cette directive oblige les États à uniformiser le calcul de l’impôt sur le revenu.

  • Suppression du quotient familial : au lieu d’ajuster selon la situation familiale, l’imposition se fera désormais via un taux cédulaire appliqué à chaque catégorie de revenus (salaires, revenus fonciers, bénéfices d’affaires, revenus de capitaux mobiliers).
  • Exonérations converties en crédits d’impôt : les États ne sont plus autorisés à supprimer les exonérations accordées dans le cadre de conventions d’établissement, mais doivent les transformer en mécanismes de crédit d’impôt.

➤ Le rôle de M. Christian Yoka et la distinction RDC / Congo‑Brazzaville

L’article initial mentionnait Christian Yoka, Ministre des Finances du Congo-Brazzaville, comme initiateur d’une réforme radicale. Moskou clarifie que Yoka ne propose pas d’abolition, mais qu’il soutient la réforme exigée par la CEMAC.

Par ailleurs, contrairement à ce qui a été avancé, le Congo Brazzaville n’est pas en train d’abolir l’IRPP, mais d’élargir son champ d’application, en instaurant des modalités supplémentaires dans son système fiscal.

➤ L’analyse de Charly Moskou — entre technicité et clairvoyance

Moskou s’appuie sur sa double expertise — politique et fiscale — pour distinguer les discours :

« Il ne s’agit pas de disparition pour le Congo‑Brazzaville, mais d’un réalignement aux normes régionales. Ceux qui parlent d’annulation confondent une réforme de méthode avec l’extinction d’un impôt. »

Il rappelle que les deux Congo évoluent dans des cadres législatifs différents, et que les réformes d’un pays ne doivent pas servir à déformer celles de l’autre.

Arnold TSHIMANGA

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